
Neuchâtel, 1er septembre 2022. Lors de la première Journée de Recherche Clinique Préhospitalière organisée à Neuchâtel, un défi ambitieux a vu le jour : mener une étude scientifique sur la réanimation pédiatrique en quelques heures seulement. Pari tenu !
Une question de terrain devenue étude
L’idée est née à l’École supérieure de soins ambulanciers de Genève (ESAMB), où plusieurs formateurs s’interrogeaient : quelle méthode appliquer en cas d’arrêt cardiaque chez un enfant ? Faut-il suivre l’approche américaine (compressions d’abord, selon l’AHA) ou l’approche européenne (5 insufflations initiales, selon l’ERC) ?
Avec la complicité de professionnels présents au Congrès, une étude a été organisée le jour même : 28 intervenants ont été recrutés, deux protocoles ont été testés sur des mannequins haute-fidélité, et les résultats ont été analysés et partagés dans la foulée.
Des données qui comptent
L’étude, intitulée "Impact of Two Resuscitation Sequences on Alveolar Ventilation during the First Minute of Simulated Pediatric Cardiac Arrest" (Suppan et al., 2022), a révélé que la séquence européenne permettait une meilleure ventilation initiale, tandis que la séquence américaine favorisait davantage les compressions. Si les différences sont légères, elles suscitent néanmoins réflexion sur les pratiques pédagogiques et cliniques à adopter.
Un impact international
Et ce n’est pas tout. L’étude romande a été intégrée aux références (#82) du pré-print des recommandations ILCOR 2025, qui guideront les futures pratiques internationales en réanimation pédiatrique (voir pages 17–19).
En résumé : cette étude apporte des éléments nouveaux qui pourraient influencer les guidelines à venir – une belle reconnaissance pour le préhospitalier romand !
La recherche préhospitalière en action
Ce projet illustre à merveille ce qu’une collaboration entre médecins, ambulanciers et enseignants peut accomplir. Peu de moyens, peu de temps… mais une grande ambition et une passion commune pour améliorer les pratiques. C’est ainsi qu’un simple échange entre collègues est devenu une étude scientifique reconnue à l’international.
Une preuve, s’il en fallait, que les acteurs du préhospitalier ont toute leur place dans le monde de la recherche. Et qu’ils peuvent contribuer à façonner les soins de demain.